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Du Côté De Chez...

16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 00:00

 

c'est une heure de nuit où j'écris obligée

ta joue chaude et ton sang tes cheveux emmêlés

et la marque de l'ange à ton souffle endormi

tout cela à veiller, tout cela, toute ma vie

 

je pourrais ne penser qu'à toi chaque seconde

m'arrêter de vieillir en riant de tes rires

je pourrais oublier que le temps mène la ronde

et prétexter tes soins pour ne plus réfléchir

 

je pourrais ressortir les photos pour la joie

pour les fêtes et les danses, les Noëls et les Rois

je pourrais fredonner, retrouver la cadence

de celle qui, même un prince, ne mariera

 

sur le métier, souvent, mes mots ont rejailli

j'y retrouve le temps et les larmes taries

sur le bout de mes doigts où je touche la vie

d'où je viens, je retourne au petit matin gris

 

sur le pavé fiévreux, sonne l'écholalie

tissée de laine blanche au gré de ma folie

j'y brode des mots de toi, qui grandit quand je penche

je tombe sous ta voix qui fleurit quand je ploie

 

ne masquez pas mes yeux au jour de ma défaite

je veux te voir courir là où je n'irai pas

je veux mourir debout en te regardant naître

te dire « voici la vie », et t'abandonner là

 

et tu dors petit corps et tu soupires d'aise

dormir, c'est tout ton règne et c'est tout mon fardeau

et tu attends demain pour m'achever peut-être

que je tresse, martyre, des couronnes de mots

 

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 10:33

 

si j'avais eu le temps j'aurais choisi d'abord

les photos de famille dans les livres précieux

et leur papier de soie un peu froissé au bord

à protéger des doigts et des rayons des cieux

 

sur les murs les tableaux avaient-ils eu un prix ?

Nous, s'ils nous étaient chers c'était parce que la nuit

quand on ouvrait les yeux on pouvait deviner

leur présence familière dans les cadres dorés

 

ma mère aimait le bois et le tournait si bien

elle accrochait partout des dentelles de sapin

elle avait amassé comme autant de bonheurs

des canevas sans âge, l'angélus, les glaneurs

 

elle s'était envolée, on était rassemblés

pour une ultime et belle soirée familiale

en allumant dans l'âtre la dernière flambée

le cousin chagriné n'a pas pensé à mal

 

si j'avais eu le temps j'aurais vite attrapé

un vieux châle en dentelle que je lui connaissais

cachée près des fenêtres quand dans les soirs d'été

les vives lucioles succèdent aux demoiselles

 

si seulement j'avais su si j'avais deviné

j'aurais mis à l'abri les historiques frusques

d'un grand-oncle parti pour tous nous protéger

toujours jeune en photo, mais mort sur le front russe

 

il y avait à l'étage dans une boîte en fer

la maison achetée, contrat devant notaire

dessous les signatures de deux siècles passés

et un nom, comme un or ou un deuil à porter

 

elle regardait la lune elle regardait le ciel

et elle avait raison et je repense à elle

les miroirs ne valent que par ce qu'ils reflètent

et le charme d'une maison n'est que dans ses fenêtres

 

elle regardait la lune elle regardait le ciel

je pense à la maison et je pense à ma mère

poussière tu étais, mais poussière éternelle

quand se sont effondrées les poutres sur les pierres

 

le cristal s'est brisé, la fête a commencé

il montait une odeur d'encens rituel

tandis qu'un dieu léchait d'une langue cruelle

sans faire de distinction les bois et les dentelles

 

personne n'est mort ce soir on me l'a répété

le matériel c'est triste le matériel tant pis

mais les yeux des photos les fantômes du passé

sont morts une seconde fois quand le feu a tout pris

 

Je l'avais dans ma poche la photo de maman

froissée et un peu moche, mais merci le hasard

tu vois, petite fille, ici c'était ma mère

et c'est tout ce qui reste, cette photo d'hier

au fond d'un porte-feuille ouvert avant sur des chimères

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 12:30

 

un accordéon se mourrait

sur le plancher d'un soir de bal

sur une robe froissée des joues pâles

la lune n'éclairait plus les bouquets

 

l'accordéon se lamentait

qu'il est triste ce soir de bal

dans leur costume de carnaval

ultime tour de piste des appelés

 

oh pour un numéro c'est un beau numéro

que tu en sois fiérot ou triste tu as le gros lot

pour un numéro sur la liste,

tu es fier ou triste,

elle a le cœur gros

 

l'accordéon se reprenait

hissez les cœurs à bas le lacrymal

on a fait des guirlandes avec le journal

les lampions optimistes se balancent légers

 

et l'accordéon s'envolait

derrière Armand sérieux et derrière Luce pâle

qui s'en allaient le long d'un chemin vicinal

comme des cailloux blancs égrener leurs souhaits

 

Armand, Luce dormaient dans les coquelicots

le vent volant une page au journal

l'accordéoniste un peu pâle

tout seul sur la piste a cherché son numéro

 

 

 

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 12:44

 

C'est pas tout neuf, chez moi

ç'a pris l'hiver et le grand froid

c'est pas tout neuf, tu vois

la guerre aussi est passée par là

 

et c'est ouvert aux quatre vents,

chez moi

ça crie misère, ça crie peut-être

qu'ah, ça ira

et les mots y sont des fenêtres

où les oiseaux ne se posent pas

 

c'est fissuré, chez moi

taloché, rafistolé façon coup droit,

Rambollywood, de la

feuille d'or sur des murs maçonnés pas droit

 

c'est pas joli-joli,

chez moi

entre l'erreur et la connerie

le faux-pas

ça ne brille pas d'innocence

ça brillantine ses déceptions

ça s'illumine la rue pas d'chance

ça s'hypothèque sur un balcon

 

c'est pas folie,

chez moi

ça suit la vie,

ça suit le fil,

une maille à l'envers une maille à l'endroit

 

c'est pas tout neuf, chez moi

c'est pas parfait, ça risque pas

mais où as-tu vu qu'ailleurs

ça tournait droit ?

 

 

 

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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 16:27

 

J'aurais pu écrire ces mots pour toi

et prendre les armes, etc

mais pour l'original avoue je me pose là

mes textes et mes névroses je les garde pour moi


j'ai dansé sous la Lune elle est de bon conseil

j'ai hurlé sous la plume qui me chatouillait merveille

j'ai écrit pour des prunes un sonnet au soleil

j'ai cherché la fortune, je l'ai perdue, pareil

 

j'aurais du écrire ces mots pour toi

quand les encres sous l'eau se sont bien délavées

quand les ailes des oiseaux se sont vues chavirer

quand les bois des bateaux ont trop bu de marée

écrire encore pour toi

quand le vent s'est levé

et puis quand les corbeaux au sol se sont couchés

mais je n'ai rien écrit qui ne se soit perdu

et je n'ai rien appris qui ne m'ait confondue

de la valse des ombres au boniment des heures

du spectacle des bombes comme des plus beaux leurres

 

j'ai marché sur les dunes des serments éternels

qui s'enfuiront pour une plus jeune demoiselle

j'ai soufflé doucement sur la cendre jolie

posée sur mon tableau, elle forme un parapluie

elle protège les photos au-dessous, qui s'ennuient

et abrite mes mots quand s'y pose la pluie

 

 

 

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8 mai 2013 3 08 /05 /mai /2013 14:56

 

Es-tu sûr de ne rien oublier

d'avoir fait table rase, d'avoir tout effacé

d'avoir récupéré sur le plateau tes clés

de ce qui ne sera plus ta porte d'entrée

 

es-tu sûr, après tout, tu peux refaire le tour

il reste un peu de toi je crois dans le séjour

l'odeur de ton café à peu près où que j'aille

dans les rues de la ville et dans les feux de paille

 

prends ton temps, et regarde, à bien y réfléchir

tu auras c'est sûr le temps de pouvoir revenir

c'est pas si loin l'enfance, pas si loin l'Amérique

quoique tu en dises ou penses, c'est parce que tu es pudique

 

prends ton temps, assieds-toi, il reste un peu d'amour

sur la table que voilà, à côté de mon coeur

les enfants sont couchés, ils attendront leur tour

pour savoir que les rires peuvent tourner aux pleurs

 

es-tu sûr, prends ton temps

et regarde, après tout

c'est pas si loin nous.

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27 février 2013 3 27 /02 /février /2013 11:48

 

Extrait d'une bidouille pas terminée, reflet du moment, point mort en toutes choses.

 

Je ne sais pas taper, taper,

taper, sauf dans les mains

je ne sais pas crier, crier

si ce n'est pas de joie

je ne sais pas pleurer, pleurer

j'occulte les chagrins

mais j'oublie de rêver, rêver

si le ciel est trop froid

je ne sais pas tomber, tomber

si ce n'est sans ta main

je ne sais pas danser, danser

danser sur mon chagrin

 

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 13:17

 

Chère amie

je suis tombée dans l'escalier

hier quand la Lune était belle

si souriante et mordorée

elle m'a regardé tomber

 

chère amie

sous le bois mort des peupliers

je me suis recroquevillée

la Lune un instant a brillé

je crois qu'elle m'a vu pleurer

 

chère amie

c'est pas le mal que ça m'a fait

c'est mon esprit qui est brisé

mon avenir qui est déjoué

la Lune elle s'en est allé

 

mon amie

j'ai bien observé tes rivières

bien imaginé ses colères

et bien souvent pensé t'aider

ma main pourrais-tu l'attraper ?

 

L'une dit

que pour rien au monde la vie

ne vaut la main de celui qui

fait trébucher celle du maudit

escalier de son esprit

 

L'autre a pris

à revers les mots et les coups

relevé sa vie à genoux

ses robes dans un mouchoir gris

les souvenirs cachés dessous

 

 

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 11:55

fini les excuses
t'abuses, t'abuses
pas dit que ça l'amuse
elle est usée

et puisque tu préfères
humer l'air de la rue
plus que la polenta
(ou d'ailleurs l'aligot)
elle va te faire (à cheval)
remballer ton barda
à coups de pied au cul
sous les yeux des marmots

les serments les promesses les soirées de confesse
n'ont d'utilité que pour les jeunes premiers
t'as grillé tes cartouches reprend la route manouche
t'auras l'air moins con si t'en fais une chanson
t'as plus de flèches à ton arc
car quoi ?
pauvre mec en vrac
t'es jamais là
elle pensait que tes épaules
sauraient porter le rôle
tout le monde peut s'tromper
toi le premier

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 14:40

tout là-haut
une araignée tisse sa toile
plutôt comète que file étoile

tout là-haut
tu te tricotes des pompons
bien planqués au creux de ta tête
d'alouette

se sont posés en fin collier
tout le long de ton cervelet
pas très net

tout là-haut
tes boules à neige te renvoient
dans les cordes
parce que tu tangues il y en a même
qui t'accordent
le droit de te pencher le cou
pour y enfourner le coeur fou
des cohortes
de bons alcools qui t'aident à rire
et t'emportent
là où personne n'ose te dire
que t'es presque déjà morte

c'est sûr ta vie c'est pas Thérèse
pour te suivre il faut être balèse
s'accrocher
mais t'es la meilleure des profanes
pour nous conseiller d'profiter
de l'été

tout là-haut
tes boules à neige sont privilège
de rêveuse
forgées au creux de ton esprit
d'aventureuse
un si délicieux petit nid
pour tes souvenirs qui te bercent
vaporeuse

tes méd'cins ne sont pas poètes
ils s'inquiètent
te donnent trois mois à tout casser
avant de voir se féler tes
amulettes

moi j'écoute
le credo que tu nous martèles
coûte que coûte
en juin tu voleras plus loin, vers le soleil
tu ries, tu dis demain n'est jamais pareil

ta jolie collection de pompons
de métastases rose bonbon
t'indiffère
moi je comprends : si tu tournes pas rond,
t'aurais quand même pas préféré
avoir une vie plus carrée

 

je, soussigné

ton infirmière

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